[Article] ROBERT A. MAGUIRE: PULP, DOLLS AND BAD GIRLS

Robert A. Maguire (1921 – 2005) fut un peintre et illustrateur américain qui commis (entre autre) des centaines de couvertures (plus de 600 certainement) de polars et de pulp fiction en format poche.

Comme la plupart des illustrateurs de talent, c’est dès l’enfance et sous l’influence de son père architecte, que Robert découvre le plaisir de dessiner. A 20 piges, il est bon pour s’en aller à la (seconde) guerre (mondiale). Il est envoyé en Italie, en réchappe et, démobilisé, étudie les beaux arts à la Art Student League. C’est une école d’art New yorkaise gérée par les étudiants et dans laquelle enseigne Frank Reilly, un illustrateur et peintre américain qui influencera profondément Robert (il suffit de comparer leurs travaux pour s’en persuader) dans son approche classique du dessin. Diplomé en 1949, il démarre sa carrière d’illustrateur dans la foulée avec la publication dès 1950 de ses premières couvertures de livres de poche chez Trojan Publications. Il fit pour commencer trois des huit couvertures de la serie Pulp Hollywood Detective Magazine puis le reste s’enchaina. Les femmes fatales et sexy illustrées de Maguire deviennent sa marque de fabrique durant sa longue carrière pour les plus grands éditeurs américains (la plupart new-yorkais) qui le firent travailler (Pocket, Dell, Ace, Harper, Avon, Silhouette, Ballantine, Pyramid, Bantam, Lion, Berkeley, Beacon and Monarch…). Deux thématiques principales: la bad-girl en action ou la good-girl ayant des problèmes. A partir des années 70 et 80 il s’ouvrit en plus de ses séries noires habituelles à d’autres genres comme le western ou la science fiction. Ses illustrations firent sans doute plus pour le succès de ces collections bon marché que les textes eux mêmes qu’il ne lisait d’ailleurs pas le plus souvent, se contentant des brèves indications de l’éditeur. D’un point de vue de la technique de travail, il proposait quelques sketches (croquis) au crayon et à l’encre, puis travaillait à la mise en couleur, ce qui lui prenait le plus de temps. Le boulot ainsi préparé, la toile finale à l’huile était un jeu d’enfant qui ne lui prenait qu’une poignée de jours.

Dark Horse publie sa première monographie sous le nom de Dames, Dolls and Gun Molls. Aux nombreuses reproductions (de qualité) de ses toiles et couvertures de livres, le livre fait aussi la part belle à ses croquis et à ses photos de modèles où il se mettait lui même parfois en situation.