[Article] MITCH O’CONNELL: COMIX, POSTER ART & TATTOO

Mitch O Connell The bestVoilà une monographie qui vaut le déplacement: Mitch O’Connell The World’s Best Artist…by Mitch O’Connell ! Modeste peut-être pas, mais talentueux sans aucun doute. Le très beau livre sorti à la fin de l’année 2012 par Last Gasp présente l’œuvre complète de Mitch O’Connell (de la maternelle à aujourd’hui) en presque 300 pages tout en couleur. Des centaines d’illustrations flashy nous montrent l’évolution et la diversité de son boulot (comics, publications, musique, posters, pub, flash tattoo art et autres). Une (auto)biographie détaillée accompagne les visuels dans une mise en page impeccable. Cette petite mise en bouche du livre vous a fait saliver alors on va un peu causer de l’artiste himself et de son parcours.

Sur les coups de 13 ans, Mitch a la lubie de devenir un dessinateur de comic books mettant en scène des justiciers musclés et costumés et des Conan tout aussi balaises. Désireux de dessiner et d’être publier (et n’étant jamais mieux servi que par soi même – ni Marvel ni DC ne voulant faire appel à ce talent précoce – pas encore) il décide en 77 de prendre les choses en main et de sortir son propre fanzine « Lollapaloosa ». Do it yourself man ! Il en sortira 5 numéro jusqu’en 1980. Après le lycée il entre dans une école d’art de Chicago mais y est très rapidement déçu et frustré par l’enseignement plan plan et théorique. Il change donc de crémerie pour une école plus orienté dans le graphisme publicitaire ce qui le séduit illico et le remotive. Ses influences ? Elles sont nombreuses et il n’hésite pas a énumérer une liste longue comme le bras: Diego Rivera, Alex Toth, Roy Lichtenstein, George Petty, Margaret Keane, James Rosenquist, Tom Wesselmann, Richard Hamilton, Barry Smith, Kandinsky, Richard Linder, Dali, Bernie Wrightson, John Romita, Burne Hogarth, JC Leyendecker, Ivan Albright, Frank Fruzyna…

Encore étudiant, il répond à une annonce d’un éditeur de bd cherchant de nouveaux talents. Il est publié et pour la première fois payé…en bd ! Le cachet est certes modeste mais pour Mitch, qui à l’ambition et la conviction qu’il vivra de ses illustrations, l’histoire est lancée. Après un petit contrat pour Playboy, il s’y voit déjà, avec une certaine part de mégalomanie et de naïveté.

Mais le garçon a quand même les pieds sur la planète business, et pige rapido qu’un dessinateur qui veut vivre de son art a besoin avant même de mettre en avant son talent, de se faire connaitre et de s’auto-promouvoir. Il engage alors avec enthousiasme un siège en règle de tous les directeurs artistiques des magazines et comics de la place et submerge les clients potentiels de ses flyers et cartes de visite. Sa persévérance va payer.

Il finira au fil des ans par illustrer des articles pour tous les magazines et journaux américain. Rajoutant avec les années des cordes à son arc, il travaillera également comme illustrateur de rock poster et de pochettes de disques et créateur de tattoo flash. Il bossera aussi beaucoup comme illustrateur publicitaire (ce qui lui permettra de rentrer les brouzoufs nécessaire pour assurer son indépendance d’illustrateur freelance). Car gagner sa croute avec ses illustrations est pour la plupart des graphistes un rêve inaccessible. Beaucoup y ont renoncé ou (et) galèrent dans une précarité matérielle.

Mitch O’Connell expose aujourd’hui dans toutes les galeries d’art qui veulent bien l’accueillir, de New York à Chicago, de Miami à Tokyo, de Mexico à Berlin. Depuis quelques années il crée également des tattoo flash à la sauce Mitch O’Connell, c’est à dire drôle et flashy: à voir dans le Mitch O’Connell Tattoo précédemment édité par Last Gasp ou même édité en décalcomanie chez Chronicle: Hot Stuff…bien sur dispo à La Petroleuse !